Horses

Danser les histoires
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6 de janeiro, 2018 0 Por Artes & contextos
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Também o tempo torna tudo relativo.

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Foto em destaque d’à côté de Christian Rizzo © Marc Coudrais

Au festival Les Petits pas, impulsé par Le Gymnase de Roubaix, Horses de la cie kabinet k et d’à côté de Christian Rizzo questionnent l’appellation « jeune public » en présentant une danse puissante et onirique, qui ouvre des imaginaires à nourrir soi-même, que l’on soit petit ou grand.

C’est une famille joyeuse, vivante et brouillonne, composée de quatre têtes blondes et de quatre adultes, embarquée dans une cavalcade de près d’une heure. Dans Horses, les corps s’engouffrent à tous crins dans la veine danse flamande, tendance Wim Vandekeybus, l’empathie en plus. On a le vif sentiment d’avoir affaire à la progéniture de celui-ci, biberonnée à une physicalité rude et explosive, jetée dans une danse où l’on s’accroche les uns aux autres avec une joie et une franchise débordantes. On a peu l’habitude de voir en scène des corps d’enfants ainsi portés, soulevés dans tous les sens, arrachés du sol, lancés, tourbillonnants dans les airs et rattrapés en plein vol. Ni de voir leur poids plume entrer au corps à corps avec des adultes, par le jeu et le mouvement. Ce qui frappe d’emblée et sur la longueur dans Horses c’est ce souci de créer un terrain où les rapports de force se muent en recherche d’équilibre au sein des duos, trios, quatuors et tableaux de groupe, où chaque corps petit et grand mange l’espace avec le même appétit, emmené par deux musiciens qui rythment en direct cette course de fond.

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Les chorégraphes Joke Laureyns et Kwint Manshoven qui forment la compagnie kabinet k explorent cette relation enfant-adulte en plaçant tout le monde sur un pied d’égalité, face à une forme de réalité du jeu comme de la vie, qui parfois malmène et menace. Comme lors d’une partie de cache-cache où les interprètes s’imbriquent les uns dans les autres pour se dissimuler à la vue du groupe. La danse est prise comme matériau cru, qui sert de médiation et d’outil de communication au sein de cette meute sans leader. Une telle franchise entre les corps est rare.

Horses avance à la faveur d’une belle écriture chorégraphique, riche et maîtrisée, qui pousse vers le déséquilibre et le vacillement de la confiance toute nue donnée en ses pairs. La trajectoire de la pièce explore cette envie de se situer sur la brèche d’un monde où l’on livre une forme de vérité aux enfants, en les mettant face à leur capacité à se sentir désarmés, ballotés par l’incertitude, parfois seuls face au doute. Pas tendre mais très bienveillant, Horses se savoure comme une défense de la liberté de mouvement, où l’on a le droit de glisser de tout son long dans une flaque géante sur le plateau, où l’on grimpe aux adultes comme on grimperait aux arbres.

Hors des sentiers rebattus du conte

Évacuant toute obligation de suivre une trame narrative Christian Rizzo présente une pièce spécialement créée pour être vue « à partir de six ans », hors des sentiers rebattus par l’univers et les codes du conte. Dans un espace immaculé, trois personnages tout de bleu, de rouge et de vert vêtus surgissent tour à tour. Chacun serre une plante verte dans ses bras et la dépose sur le plateau, qui se teinte alors presque imperceptiblement de touches de jaune, de rouge, de bleu sur leur passage. Dès les premiers instants de d’à côté, un grain de magie s’instille doucement : couleur, lumière, bande sonore et danseurs communient pour créer un monde de variations subtiles, qui ouvrent des fenêtres d’interprétations possibles. On assiste dès lors à la création en direct d’une atmosphère, d’un microcosme constitué d’une combinaison d’éléments tous vivants et vibrants.

Notre attention vogue entre les fils des différents régimes de relations qui tissent la pièce. À l’image des entrées et sorties quasi invisibles des danseurs, des variations lumineuses magnifiques signées Caty Olive découpent l’espace et dialoguent avec la riche bande son composée par le groupe Cercueil / Puce Moment. À l’oreille, les ambiances varient d’un son naturel à une boucle électro, d’un chant folklorique à un bruit de bord de mer. Le tout vient étayer des imaginaires dans un dispositif qui se veut immersif, le son comme la lumière devenus matières qui façonnent l’espace au fur et à mesure. Ainsi, lorsque le décor blanc en fond de scène se met à bouger, muant en blocs indépendants sur lesquels scintillent des chemins de LEDs comme une nuée de constellations, on peut y voir des buildings dressés dans la nuit, des réseaux luminescents, des autoroutes chargées, des étoiles dans un ciel d’été…

 

 

Dans la danse, la relation évolue du solo au trio en passant par le monstre à trois têtes, le temps d’un unisson, bien ancré au sol. Il y a là aussi une palette de mouvements qui embrasse des teintes différentes, riche de la singularité de Nicolas Fayol, Bruno Lafourcade et Baptiste Ménard, les trois remarquables interprètes qui impulsent des jeux de circulation et développent un vocabulaire autour des gestes de porter, tirer, soulever, s’appuyer. Rizzo organise même avec eux, alors qu’on ne l’attend pas, le surgissement des monstres. L’un d’eux, poilu, franchit l’encadrement d’une porte.  Il rappelle celui du Syndrome Ian, porteur de mauvais augure, sauf qu’ici, il avance à pas feutrés, une grande fleur blanche en main. Puis une araignée aux pattes tubulaires, sans queue ni tête, géante et noire lui emboîte le pas. Des masques d’acier apparaissent dans la quiétude d’une volute de fumée, comme figures totémiques du loup, du lapin ou du renard,

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Avec ces derniers éléments jaillis comme d’un cauchemar possible, Christian Rizzo donne la possibilité de composer notre propre traversée. d’a côté conforte l’intuition qu’une bonne pièce transporte à tout âge.

 

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Jaime Roriz Advogados Artes & contextos