Nicolas Delprat développe un travail sur la représentation de la lumière dans la peinture. Inspiré par l’histoire de l’art et en particulier par l’art minimal, il cherche à créer des perturbations dans la visibilité de ses œuvres. Elles proposent des expériences de trouble de la perception de l’espace. Elles ouvrent la possibilité d’un phénomène, d’une apparition. Si certaines font, particulièrement par leur titre, référence à des œuvres d’art ou à des films, il s’agit plutôt pour l’artiste de restituer une sensation vécue, un souvenir. Ses peintures présentent différentes sources lumineuses plus ou moins douces ou fortes. Elles relèvent d’une impression d’étrangeté, où la limite entre l’intérieur et l’extérieur se dilate.
Face aux œuvres de la série « Zone », le spectateur ne sait s’il peut passer ou s’il est arrêté par un grillage, représentées à l’échelle 1. Au loin, une lumière colorée vaporeuse laisse imaginer un autre monde. Ces toiles invitent à saisir ce qui est au loin et inspire au rêve et à l’espoir.
Ce travail a donné naissance à la série « Minimal chaos », des peintures dans lesquelles il a repris à l’échelle 1, les motifs des structures d’acier et où il introduit la coulure. Ce qui amène plusieurs temporalités, celle du passé, de la mémoire d’un lieu, et l’actuelle présence de nouvelles traces de passage. « Cette coulure est amenée, ici, comme un élément perturbateur évoquant ainsi les signes laissés à la bombe de peinture par les graffeurs sur les sites abandonnés pour témoigner de leur passage. Mais également rappelant la nature liquide du médium, introduisant ainsi une temporalité: la lenteur de cette coulée accompagnant la lenteur de notre regard », précise l’artiste. Dans ces œuvres, le chaos signifie le débordement, ce qui sort et qui dépasse le cadre.
Dans sa peinture monumentale « Minimal light 3 », différents rayons lumineux attirent le regard. Celle-ci contient diverses sources de lumière qui se diffusent et invitent à un déplacement latéral à travers la multitude de percées qui ouvrent vers l’infini.
Sa série « Put Back », à l’acrylique sur papier, joue sur la superposition des plans. L’artiste travaille à partir d’un fond noir et réaffirme d’autant plus la visibilité du geste pictural. En masquant, en amenant une nouvelle couche de matière picturale, il fait apparaître la profondeur. En s’approchant de près se révèlent les différentes variations de couleurs baignées d’une lumière, derrière, cachée qui semble passer à travers de la toile.
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Si Nicolas Delprat travaille par superpositions, par effacement, il fait surgir d’autant plus d’ouvertures et de passages de lumière. Ses peintures proposent une traversée dans un espace qui invite à un autre, et ce à l’infini. Le spectateur peut s’imaginer une histoire, un événement qui pourrait advenir ou un phénomène passé qui reste en mémoire. Pour l’artiste, il s’agit de provoquer une « amorce de narration ». Une tension, un équilibre entre fixité et mouvement émane ainsi de ses œuvres.
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